Voici une histoire authentique. Petit, j’avais déjà des idées plein la tête. Et lorsque quelque chose me trottait à l’esprit, il fallait que le réalise. Ce jour-là, je devais avoir vers 7 ans, je me trouvais dans une fête de quartier, avec une envie lancinante.
Je voulais manger des frites. Et je n’avais pas d’argent. Et mes parents n’étaient pas enthousiastes à mon idée de frites.
Alors voici ce que j’ai fait.
Je me suis installé à côté des autres commerçants et j’ai créé un petit stand improvisé (une table en bois, deux chaises – mon stand était prêt). Et sur la table, j’ai posé un jeu de Memory.
Je proposais aux passants (des habitants du quartier) de jouer, pour l’équivalent de 1 euro. Ils devaient trouver deux cartes similaires sur 10 cartes de Memory posées. Ils gagnaient un dessin ou un coloriage s’ils trouvaient deux cartes similaires. Et en 30 minutes, cela m’a rapporté 10 euros.
Et j’ai surtout appris quelque chose qui me sert encore aujourd’hui. Aucun de mes clients ne me payait pour venir « jouer » au Memory. Ils venaient parce qu’ils étaient attendris par un enfant de 7 ans. C’était leurs émotions qui les poussaient à jouer au Memory.
J’ai découvert que si vous touchez les gens au plus profond d’eux-mêmes, 90% de la vente est déjà faite.
Le processus psychologique de l’acheteur est le suivant : votre futur client utilise ses émotions pour prendre sa décision (il projette le plaisir qu’il aura à utiliser le produit). Ensuite, il va rationaliser cette décision avec sa raison. (Par exemple en imaginant ce qu’il répondra si quelqu’un lui demande pourquoi il a acheté cet objet.)
Grâce à mon audace ce jour-là, j’avais assez d’argent pour acheter 5 portions de frites et inviter mes amis. La deuxième leçon, c’était qu’un gain partagé est beaucoup mieux apprécié que si j’avais tout gardé pour moi.
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